Une franchise de soccer professionnel avant le football à Québec
(Québec) Le prochain sport professionnel à attirer dans la capitale est le soccer – et non pas le football, avance le maire de Québec, Régis Labeaume.
«À un moment donné, on va être rendus là», a soutenu le maire, en entrevue au Soleil. «Je commence à y penser tranquillement.»
L’idée d’une franchise de soccer professionnel germe dans la tête de Régis Labeaume. La capitale détient un bon bassin de joueurs – de futurs partisans, croit le maire. Mais Québec a surtout déjà un stade parfait pour du soccer de haut niveau, le stade TELUS de l’Université Laval. «Une des étapes, c’est peut-être ça. On aurait le terrain de soccer ici, c’est peut-être le prochain bout. Se poser la question, si on est capables de faire vivre une équipe.»
Régis Labeaume a dans sa mire une franchise de la North American Soccer League (NASL), un circuit de deuxième division où le calibre est similaire à l’ancienne ligue de l’Impact de Montréal. La formation montréalaise a fait le saut en première division, la Major League Soccer (MLS), en 2012. Québec pourrait récupérer le deuxième niveau de compétition, estime le maire. Ou encore accueillir une filiale ou un club-école de l’Impact de Montréal.
«Et si c’est pas ce degré-là, on peut aller en bas», propose le maire de Québec. «Mais il y a du joueur du soccer dans la région!»
Aucun promoteur n’a fait part de ses intentions au maire, qui n’a pas non plus l’intention de se lancer personnellement dans cette aventure. «C’est pas dans mes priorités, mais à un moment donné, on va se mettre à y penser. Trouver une ligue à notre mesure», dit-il tout de même.
Le maire de Québec entend d’ailleurs rencontrer prochainement le recteur de l’Université Laval, Denis Brière, pour lui faire part de cette idée d’accueillir un club de soccer professionnel au Stade TELUS de l’Université Laval. «Je vais m’asseoir avec le recteur, on va regarder ça tranquillement», laisse entendre Régis Labeaume.
Investissements majeurs
La Ville de Québec a investi des millions ces dernières années en matière d’infrastructures pour le soccer. Le stade de soccer intérieur – et le terrain extérieur adjacent – de l’Université Laval et le stade Chauveau accueillent déjà amateurs et futurs joueurs. Un troisième stade est en route, celui de Beauport, dans le complexe sportif Giffard.
Tous ces investissements finiront par payer, croit Régis Labeaume. «Il y a de l’amateur! Et la culture des jeunes, dans le soccer, ça fait plusieurs années. Et si ça vieillit, on aurait du spectateur, selon moi. Et on a le terrain», détaille le maire.
«Alors, l’anneau de glace, priorité, et ensuite, se demander si on peut pas arriver avec le soccer. Ça serait la prochaine étape.»
À noter que le hockey de la Ligue nationale (LNH) demeure bien sûr la priorité du maire de Québec. L’amphithéâtre de Limoilou doit être terminé en septembre 2015, et un contrat de gestion est déjà signé avec Québecor. Aucune franchise de la LNH n’est toutefois disponible à l’heure actuelle, autant pour un déménagement que pour une expansion.
*******************
La LCF n’est pas dans les plans
La Ligue canadienne de football (LCF) génère peu d’enthousiasme chez le maire de Québec. «Moi, je ne suis pas là», confie Régis Labeaume au Soleil. «Nous autres, on est dans la tradition des villes universitaires américaines qui trippent sur le football collégial. Je ne suis pas sûr… Non, on est correct. Ça marche notre affaire. C’est la bonne chose», soutient-il, en référence au Rouge et Or de l’Université Laval.
Le rêve de certains amateurs de voir une formation dans la capitale rivaliser avec les Alouettes de Montréal a donc du plomb dans l’aile. «Regarde le football universitaire américain, c’est bien plein partout. On est là-dedans, nous. Et je trouve que c’est plus accessible, c’est moins compliqué. C’est plus populaire. Moi, je ne suis pas là, pour une équipe de football canadien.»
L’idée de décrocher une franchise de la Ligue canadienne de football n’a jamais décollé, assure le maire Labeaume. «En passant, il y a juste des placoteux qui ont parlé. Il n’y a jamais rien, le début de quelque chose de sérieux pour le football canadien ici.»
Personne dans son équipe ne fera de démarches pour attirer l’attention des dirigeants du circuit canadien. Mais la LCF aura néanmoins un oeil sur la capitale, croit Régis Labeaume. «Je suis sûr que la Ligue canadienne un jour va vouloir. Parce que là, ils sont en train de comprendre des affaires comme bien du monde sur Québec. Mais moi, non…»
article: Samuel Auger | Le Soleil | article