Quel exemple donnons-nous à nos enfants ?
Depuis plusieurs mois, la cyberintimidation est au cœur du débat social. Tout le monde s’entend pour dire qu’il est inadmissible de se cacher derrière son écran pour dire à quelqu’un d’aller se pendre ou encore de se mettre en groupe pour insulter un individu à répétition. Toutefois, en tant qu’adultes, quel exemple donnons-nous à nos enfants, ceux et celles qui ont grandi avec Facebook, Twitter et autres, en matière d’intimidation ?
Depuis plusieurs années, je me promène sur les terrains de soccer en tant que joueur, autrefois entraîneur, arbitre et évaluateur d’arbitres. Je ne peux que constater une violence verbale qui tend à s’intensifier à l’endroit des entraîneurs et des officiels. Provient-elle des joueurs ? Très peu. Des entraîneurs ? Dans certains cas isolés. Des spectateurs ? Fréquemment.
Pourtant, le rôle des spectateurs – qui sont souvent parents – sur les lignes du terrain est primordial. Épauler un enfant dans l’apprentissage de vie que le sport peut lui fournir est un rôle valorisant et important. Il faut cependant choisir les valeurs qu’on inculque à ces enfants et l’exemple qu’on leur donne.
Plusieurs spectateurs sont des personnes amoureuses du sport. De plus, en cette période de Coupe du monde, il semblerait que la connaissance de tout le monde sur le soccer, ses joueurs, règlements et autres, se soit améliorée de façon exponentielle en quelques jours. J’ai même entendu un chroniqueur très connu de Radio-Canada dire à un collègue qu’il allait l’amener à l’Impact pour voir des arbitres mauvais…
Il est vrai que l’arbitrage est catastrophique à la Coupe du monde. Ces officiels sont des professionnels préparés en conséquence qui ne devraient pas effectuer ce genre d’erreurs. Ils en font tout de même, malgré un système de communication entre eux et le fait qu’ils soient quatre. Tout comme des joueurs, professionnels, qui ratent des filets ouverts. Est-il acceptable de dire qu’ils sont mauvais ? Sûrement. Le sont-ils objectivement, dans le feu de l’action ? Aucunement. Ce sont les meilleurs du monde.
Qu’en est-il du jeune garçon ou de la jeune fille de 15 ans qui fait un petit boulot d’été le soir, que cette personne soit entraîneur ou arbitre ? Les exemples cités au premier paragraphe sont malheureusement des situations qui se sont produites à l’endroit d’enfants de moins de 15 ans sur des terrains. Je ne crois pas qu’il soit ici pertinent de tenir compte du niveau de compétence de l’arbitre ou de l’entraîneur. Les éléments importants sont les commentaires inacceptables de la part de spectateurs majeurs à l’endroit d’enfants qui, même s’ils sont salariés, sont en apprentissage.
Si vous souhaitez que votre marmot se développe au maximum de ses capacités autant comme individu que comme sportif, pourquoi ne pas lui apprendre à faire face à l’adversité et à faire preuve de résilience ? Pourquoi ne pas lui inculquer le respect inconditionnel de l’autre ?
De plus, le taux de retour des jeunes arbitres dans les clubs est autour de 50 %, tandis que le nombre de joueurs continue de croître. Si vous souhaitez que votre enfant se fasse entraîner ou arbitrer par quelqu’un qui ne fait pas trois ou quatre matchs par jour ou qui n’entraîne pas quatre équipes différentes, il serait intéressant de tenter de ne pas dégoûter ces personnes par du harcèlement.
source: Lapresse Plus | article