Écouter le podcast Tendances & Histoires sur Spotify
22 November 2024
Phases arrêtées, l’atout anglais

Phases arrêtées, l’atout anglais

Juin 21, 2015

2650906_full-lnd

« Dans les rencontres difficiles et très fermées, les phases de jeu sur coup de pied arrêté sont une arme supplémentaire. » Les mots du sélectionneur de l’Angleterre Mark Sampson confirment le scénario du dernier match disputé par ses joueuses dans le Groupe F contre la Colombie. Les Anglaises ont su s’en servir comme d’une arme redoutable.

Leur adversaire des huitièmes de finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™ sait également bien profiter de ces opportunités. La Norvège a arraché un match nul à l’Allemagne au tour précédent grâce à un superbe coup franc de Maren Mjelde qui a déjà fait le tour du monde.

Le duel du lundi 22 juin à Ottawa entre les Anglaises et les Norvégiennes pourrait ainsi se transformer en une intéressante partie d’échecs qui se jouera sur des détails, dans ces phases de jeu stratégiques. « Nous les travaillons beaucoup pendant l’entraînement. Je pense que les corners, les coups francs et les touches représentent une partie très importante du jeu, en particulier dans le football féminin. Nous savons qu’ils peuvent faire la différence plus d’une fois au cours d’un tournoi. Il faut donc être efficace », explique Sampson.

Le match contre les Cafeteras en a été la parfaite illustration. À l’origine du premier but, un coup franc de Steph Houghton repoussé par la gardienne colombienne dans les pieds de Karen Carney qui a su saisir sa chance. Le deuxième but a été inscrit sur penalty, provoqué par un autre coup franc exécuté une nouvelle fois par Houghton. « Ce sont des phases de jeu très importantes. Nous nous entraînons donc beaucoup pour être les plus performantes possible en compétition. Beaucoup de buts sont signés sur ces actions dans le football féminin », corrobore Fara Williams à FIFA.com. Elle en est une spécialiste, avec son pied droit, tout comme Houghton. Alex Greenwood, la benjamine de l’équipe, excelle quant à elle avec son pied gauche.

Comment ça marche ?
Quand l’arbitre siffle en faveur des Trois Lionnes, deux joueuses s’approchent du ballon. Elles évaluent ensuite la situation pour décider qui va s’en charger. L’une se prépare pour son tir, l’autre lève les bras pour que ses coéquipières sachent quoi faire. Action ! « Nous avons décidé qui des deux allait tirer. Ça dépend du côté du terrain où on se trouve, de la profondeur et de la distance par rapport aux cages. Il y a un autre aspect important : les coéquipières doivent suivre l’action jusqu’au bout. C’est comme ça que Carney a su profiter du mauvais dégagement de la gardienne colombienne », raconte Williams, joueuse de Liverpool.

À peine deux minutes s’écoulent entre l’évaluation et l’exécution mais le corps technique passe, lui, beaucoup de temps à griffonner sur des tableaux et feuilles de papier pendant l’entraînement. De nombreuses heures de répétition avant les matches de la part des joueuses sont également impératives. L’action du soliste, comme celle de Mjelde, ne fonctionne pas toujours. L’ensemble du chœur doit donc participer, avec une synchronisation parfaite et un répertoire diversifié. « Nous avons plusieurs options pour chaque situation. Il est essentiel d’opérer des changements entre les rencontres parce que si nos adversaires reconnaissent le mouvement, il leur est plus simple de nous contrer. Il faut varier pour les surprendre », analyse la défenseuse anglaise sans entrer dans les détails pour ne pas faciliter la tâche de ses futures opposantes.

Bien que les coups francs comme celui de la Norvégienne soient quasiment imparables, les équipes travaillent aussi les mouvements défensifs pour tenter de neutraliser les phases de jeu sur coup de pied arrêté du camp d’en face. « Évidemment, il ne suffit pas seulement de penser aux coups francs offensifs, il est important également de connaître l’adversaire pour pouvoir déjouer les siens et ne pas encaisser de but sur ce type d’action », confirme le technicien anglais de 32 ans, qui est déjà plongé dans l’analyse du jeu de l’équipe du vétéran Even Pellerud. « Nous avons beaucoup d’armes à notre disposition, il s’agit de savoir lesquelles utiliser selon les cas. Les coups de pied arrêtés seront toujours dans un coin de notre tête pour les prochains tours », prévient Sampson.

 

source: FIFA.com  |  Photo: ©Getty Images