Paris encore trop court pour Barcelone
Barcelone a encore surclassé un Paris SG inoffensif (2-0) et s’est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions pour la 8e fois en dix ans, son adversaire quittant la compétition pour la troisième année de suite au même stade.
Le Barça l’a emporté sur un doublé de Neymar (14e et 34e), auteur de ses 5e et 6e buts dans la compétition et à qui Iniesta et Dani Alves ont offert de ces caviars qui font la gloire de la maison blaugrana, mettant une nouvelle fois la défense parisienne au supplice.
Le Brésilien rejoint au classement des buteurs de la compétition son coéquipier uruguayen Luis Suarez, héros du match aller (deux buts) et qui n’a pas eu besoin de briller, pas plus que Messi, dont un maigre lob n’a pas trompé Sirigu (51e).
A l’autre bout du terrain, les vedettes du PSG ont elles vécu une triste soirée: coupés de leurs partenaires, Cavani, Ibrahimovic et Pastore n’ont rien pu faire ou presque.
Résultat, le Barça, sorti « précocement » par l’Atletico Madrid en quarts en 2014 et Liverpool en 8e en 2007, disputera sa 8e demi-finale en une décennie, là où les Parisiens rêvaient de se montrer pour la deuxième fois de leur histoire après 1995. Une statistique qui montre le gouffre qui sépare encore les deux clubs, deux ans après leur première explication à ce stade de l’épreuve.
Paris, qui espérait franchir enfin ce pallier après son exploit à Chelsea au tour précédent, n’a jamais fait le poids. Et à la différence des deux saisons précédentes, où il avait été éliminé en vertu de la règle des buts inscrits à l’extérieur (2-2, 1-1 contre le Barça en 2013 et 3-1, 0-2 contre Chelsea en 2014), le PSG quitte cette fois le gratin du football européen sur deux nettes défaites.
Les Catalans ont été supérieurs dans tous les domaines et montré la division d’écart qui subsistait, malgré tous les efforts financiers des propriétaires du PSG, entre les deux clubs.
Deux pépites et un calvaire
Un joueur parisien symbolise cette impuissance: David Luiz, déjà humilié par Suarez au match aller (deux petits ponts). Quand Iniesta a parcouru 60 mètres balle au pied, effaçant tour à tour Cabaye, Cavani et Verratti, David Luiz a laissé Neymar s’engouffrer dans la surface, vu la balle lui passer dans le dos et regardé son coéquipier en Seleçao crocheter Sirigu et marquer dans le but vide (14e).
Vingt minutes plus tard, Dani Alves, sur l’aile droite, a éliminé superbement Maxwell et adressé un centre millimétré à Neymar, avec David Luiz une nouvelle fois trop avancé. L’attaquant brésilien, d’une tête parfaitement placée, n’a laissé aucune chance à Sirigu (34e).
Et Ibrahimovic ? Le Suédois, trop esseulé à l’avant avec ses coéquipiers bloqués dans les 30 derniers mètres, a reçu un nombre de ballons famélique et n’a cadré sa première frappe qu’à la 73e minute.
Mais c’était à un moment du match où les deux équipes ne se livraient déjà plus à fond, chacune ayant déjà les yeux tournés vers les étapes suivantes: le triplé championnat-Coupe du Roi-C1 pour Barcelone, le triplé national (championnat-Coupe de France-Coupe de la Ligue), seulement, pour le PSG. Un autre symbole de la classe d’écart entre les deux clubs.
Le Bayern en mode démonstration
Six jours après une première manche cauchemardesque, le Bayern Munich a atomisé Porto (6-1) en quart de finale retour pour entrer dans le carré d’as de la Ligue des champions pour la quatrième année de rang, mardi à l’Allianz Arena.
Quelle revanche! Empruntée et auteur de trois bévues défensives à l’aller, l’équipe de Pep Guardiola, efficace et euphorique à l’image de Robert Lewandowski, auteur d’un doublé, a fait voler en éclats la défense de Dragons, invaincus jusque-là, qui ont terminé la rencontre à dix après l’exclusion de Marcano (87e).
Le tout avec une défense qui avait retrouvé rigueur et sérénité avec Holger Badstuber en remplacement de Dante, l’un des fautifs à Porto, en charnière centrale avec Jerome Boateng.
Et toujours sans des pièces-maîtresses telles Bastian Schweinsteiger, qui effectuait son retour sur le banc, et Franck Ribéry et Arjen Robben, qui pourraient réintégrer le groupe d’ici les demi-finales… « J’ai entièrement confiance en ce groupe », avait insisté Guardiola à la veille du second duel avec son ancien coéquipier du Barça, Julen Lapotegui.
Et ses joueurs ont répondu de la plus belle des manière à la confiance du Catalan, lui évitant la première sortie en quarts de sa carrière d’entraîneur après les quatre demies aux commandes du Barça et la première bavaroise la saison dernière. « Cette équipe est de très grande qualité et a un coeur énorme, a souligné le capitaine Philipp Lahm. On savait qu’il fallait changer quelque chose par rapport à l’aller. Et ça a payé. »
Clairement vexés mais sans se précipiter, les Bavarois sont passés comme une tornade sur la première période, régalant d’un festival offensif un public qui n’a cessé de chanter son soutien à ses héros.
Les trois premiers buts sont venus sur autant de coups de tête: Thiago, l’homme qui avait maintenu l’espoir en marquant à l’aller, a repris au premier poteau un centre de Bernat (14), Boateng, à l’affut au second poteau, a doublé la mise (22) et Lewandowski, décalé par Müller, a coupé de la tête entre deux défenseurs (3-0, 27).
Alonso s’y met aussi
Mais ce n’était pas suffisant. Le champion d’Europe 2013 voulait clairement punir ce rival effronté qui a souffert des absences des défenseurs Danilo et Alex Sandro (suspendus).
Müller (36) puis Lewandowski (40) portaient deux nouvelles estocades sur deux frappes à ras de terre sur lesquelles Fabiano étaient impuissants. A 5-0 à la pause, la messe semblait dite. Mais cela n’empêchait pas les Bavarois de poursuivre ses assauts dès le retour du vestiaires.
Le but de Jackson Martinez (73) sauvait l’honneur et redonnait même quelques espoirs aux Portugais.
Porto finissait mieux mais été douché en fin de partie avec l’exclusion de Marcano (2e jaune/87) pour une faute sanctionnée par un splendide coup franc enroulé du droit de Xabi Alonso pour le but du 6-1.
La plus belle des manières pour l’Espagnol de se faire pardonner de sa bévue du match aller qui avait coûté le premier but…
Le Bayern a maintenu le rêve d’aller en finale le 6 juin à Berlin et réaliser un triplé comme en 2013 (avec championnat et Coupe). Encore une étape à franchir dont l’adversaire sera connu vendredi…