ManU donne à Liverpool une leçon de réalisme
Toujours aussi peu séduisant, mais toujours aussi efficace, Manchester United a donné une leçon de réalisme (3-0) au grand rival Liverpool, en crise, et signé sa 6e victoire consécutive dimanche lors de la 16e journée de Premier League.
Le niveau de cet immense classique du foot anglais n’a pas été à la hauteur du passé prestigieux des deux clubs mais ce n’est pas MU, de nouveau seul troisième à huit points du leader Chelsea, qui s’en plaindra.
Vu le maigre fond de jeu de l’équipe de Louis van Gaal, plutôt chanceux en ce moment, cette sixième large victoire d’affilée en championnat, en ayant encaissé seulement trois buts, est effectivement tirée par les cheveux.
Eliminés mardi de la Ligue des champions, les Reds restent eux neuvièmes et au rythme où l’écart se creuse avec la tête, il serait déraisonnable de continuer à regarder aussi haut.
Meilleur entre les deux surfaces, le vice-champion a pourtant pris l’eau dans les zones de vérité. Sterling et Balotelli, simple remplaçant, ont ainsi eu six énormes occasions, mais le gardien de Manchester David De Gea était en état de grâce.
Les Mancuniens, qui ont pris leur revanche après avoir sombré à Old Trafford dans les mêmes proportions l’an passé, ont profité des choix douteux de l’entraîneur Brendan Rodgers.
Le gardien Jones a ainsi remplacé Mignolet, en méforme, devant une improbable défense à trois avec le milieu Henderson en latéral et sans avant-centre de métier. Le remplacement de Johnson, blessé, par Touré, a de nouveau tout chamboulé dès la 26e minute.
Phil Jones et Jonny Evans se montrant aussi catastrophiques dans la défense de Manchester, des trous d’air énormes sont apparus dans les couloirs. Malgré ses hésitations, United a donc pris un malin plaisir à sanctionner la légèreté de son adversaire.
Mata buteur et passeur
N.10 derrière le discret duo van Persie-Wilson, Rooney a ouvert le score (12) puis Mata a fait le break (40). Voulant profiter de l’absence de Di Maria pour se montrer, l’Espagnol a ensuite permis à Van Persie de trouver à son tour l’ouverture (71).
La meilleure série de Liverpool cette saison, cinq matches sans défaite toutes compétitions confondues, prend donc fin. Elle était de toute façon trompeuse car les Reds n’ont gagné que deux de leurs dix derniers matches. A l’extérieur, ils ont même encaissé 16 buts en huit déplacements.
L’autre rencontre du jour a également vu l’équipe dominatrice, Swansea, échouer contre Tottenham (2-1) dans la quête des trois points.
Menés dès la 4e minute après le 10e but toutes compétitions confondues de Kane, les Swans ont tout donné pour égaliser.
Ils y sont arrivés à la reprise grâce au 8e but en dix matches de Bony (48), mais, comme souvent, les Spurs ont réussi, grâce à Eriksen (89), leur braquage en fin de match (2-1).
Aux abois durant tout le match, les Londoniens (7) doublent les Gallois (9) alors que ceux-ci, longtemps plus proches de revenir à un point de la 5e place, concèdent finalement un deuxième revers d’affilée pour la première fois depuis fin septembre.
Menace raisonnable pour Chelsea et Liverpool
Chelsea et Liverpool, les deux épouvantails encore en vie lors des quarts de finale de la Coupe de la Ligue anglaise disputés mardi et mercredi, ont hérité d’adversaires de 2e division qui représentent une menace raisonnable.
Les Blues, qui dominent la Premier League, pourraient continuer de ménager leurs cadres à Derby County en prévision d’un mois de décembre harassant.
D’autant que leur prochain adversaire, qui a perdu quatre de ses dix derniers matches, sera peut-être encore touché par sa défaite chez le nouveau dauphin Middlesbrough, qui lui a fait perdre la tête de son championnat.
En crise après une semaine terrible qui les a vu éliminés de la C1 puis humiliés par Manchester United (3-0), les Reds, seulement 9e, se rendront eux justement à Bournemouth, chez le nouveau leader de l’étage du dessous, invaincu depuis 11 rencontres mais qui se remet tout juste d’un coup de moins bien en novembre avec trois nuls.
Après ses choix radicaux contre MU, Brendan Rodgers, qui avait laissé de côté Mignolet, aligné une défense à trois et commencé sans avant-centre, pourrait s’obstiner dans cette voie. Sauf s’il revient brusquement en arrière.
Actuellement à la peine avec quatre défaites qui lui ont fait perdre sa 2e place et plonger à la 5e, Southampton est encore plus préservé. Son déplacement à Sheffield United, chez le 5e de 3e division, lui offre en effet l’occasion rêvée de stopper l’hémorragie.
Du coup, le dernier quart entre Tottenham et Newcastle est le seul affrontement entre pensionnaires de l’élite.
Régulièrement en difficulté à domicile, les Spurs (10) doivent se méfier de ces Magpies (7) à la réputation de coupeurs de tête. Avant de mettre fin à l’invincibilité de Chelsea il y a 10 jours, les joueurs d’Alan Pardew ont en effet éliminé chez lui au tour précédent le tenant du titre Manchester City.
Les Nordistes, qui retrouvent Sissoko après sa suspension, restent toutefois sur un traumatisant 4-1 chez Arsenal pendant que les Londoniens ont, comme souvent, arraché à Swansea une victoire tardive (2-1) au mental.
Les demi-finales aller de la compétition auront ensuite lieu les 20 et 21 janvier, avec le retour une semaine plus tard.
Les quarts de finale
Mardi
Derby County (2e div.) – Chelsea
Sheffield (3e div.) – Southampton
Mercredi
Tottenham – Newcastle
Bournemouth (2e div.) – Liverpool