Le Nigeria favori sur la route du Canada

Les huit équipes qui participent au neuvième Championnat d’Afrique Féminin de la CAF en Namibie visent non seulement un titre continental, mais aussi un billet pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™. Le tournoi préliminaire se déroulera du 11 au 25 octobre et, à l’issue des débats, les trois premiers gagneront le droit de représenter le continent au Canada. En l’absence du tenant du titre (la Guinée Équatoriale a été éliminée au dernier tour préliminaire), toutes les formations en lice peuvent nourrir de légitimes ambitions.

Jusqu’à présent, deux équipes se sont partagé les huit titres mis en jeu : la Guinée équatoriale s’est imposée en 2008 et 2012, mais ne s’est pas qualifiée pour l’édition 2014, tandis que le Nigeria a remporté les autres éditions. C’est donc en tant que favorites que les Super Falcons arrivent en Namibie. « Nous sommes prêts à relever les défis qui nous attendent. Nous avons de bonnes chances, même si nous savons qu’il n’y aura pas de match facil », annonce le sélectionneur Edwin Okons. « Nous nous sommes bien préparés et c’est là le plus important. »

Le technicien nigérian a tout de même réservé quelques surprises, par exemple en rappelant les attaquantes Perpetua Nkwocha, 38 ans, et Stella Mbachu, 36 ans, qui participeront respectivement à leur huitième et neuvième Championnat d’Afrique. Mais Okon a aussi su faire place aux jeunes, comme en témoigne la présence de Desire Oparanozie et Asisat Oshoala, 20 ans toutes les deux. Les deux jeunes femmes ont inscrit quatre buts chacune durant les préliminaires. Oparanozie faisait déjà partie du groupe appelé à disputer la Coupe du Monde 2011. De son côté, Oshoala a remporté le Soulier d’Or adidas et le Ballon d’Or adidas de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA 2014 au Canada.

Au premier tour, le Nigeria affrontera la Côte d’Ivoire, tombeur de la Guinée Équatoriale en vertu de la règle des buts marqués à l’extérieur après deux nuls, la Zambie et la Namibie. Pour sa première participation, le pays hôte débutera son parcours par un duel contre la Zambie.  « Le problème n’est pas tant de battre la Zambie que de gagner notre premier match. Mon discours ne serait pas différent si nous affrontions le Ghana ou le Nigeria« , estime Jacqueline Shipanga, sélectionneuse des Brave Gladiators. « Un bon départ est essentiel, ce n’est pas négociable. Il faut remporter ce premier match. C’est crucial. »

Les Banyana Banyana sont prêtes
Le principal adversaire du Nigeria pourrait bien être l’Afrique du Sud. Les Banyana Banyana ont très soigneusement préparé ce tournoi et sont apparues très motivées à leur arrivée en Namibie pour tenter de décrocher un premier titre continental. Les Sud-Africaines, qui ont déjà échoué trois fois en finale, n’ont manqué aucune édition de l’épreuve continentale.

Versée dans le Groupe B aux côtés du Cameroun, de l’Algérie et du Ghana, l’équipe entraînée par Vera Pauw peut se féliciter d’avoir échappé au Nigeria, mais il lui faudra cependant se méfier des Camerounaises et des Ghanéennes. Les premières ont atteint les demi-finales des six derniers Championnats d’Afrique, sans toutefois parvenir à se qualifier pour la Coupe du Monde. Les Black Maidens, quant à elles, comptent déjà trois participations au rendez-vous mondial mais courent toujours après un premier sacre continental.  

Portia Modise n’est plus qu’à deux unités de la barre symbolique des 100 réalisations en équipe nationale et l’attaquante sud-africaine ne manque pas une occasion de rappeler que son équipe n’est pas venue en Namibie pour jouer les figurantes. « Nous nous sommes bien préparées », assure-t-elle. « J’espère et je prie pour que nous obtenions de bons résultats car nous avons eu tout le temps nécessaire pour trouver nos marques. Sur le plan collectif, nous avons l’ambition de figurer sur le podium mais je préfère éviter les effets d’annonce. »

Si l’Afrique du Nord fait traditionnellement partie des favoris chez les hommes, jusqu’à présent, aucune équipe de la région n’a jamais réussi à dépasser la phase de groupes chez les dames. En trois participations, l’Algérie n’a arraché qu’une victoire et un nul et espère inverser la tendance cette année.