La NSCAA convention: la plus grande réunion de soccer en Amérique

Infosoccer  a questionné le directeur technique de l’association de soccer de Chaudière-Ouest à son retour de la NSCAA convention, qui se tenait à Philadelphie du 14 au 18 janvier dernier.

– Qu’est-ce qui t’a amené au NSCAA convention à Philadelphie?

Depuis quelques années, Robert Kitching (entraineur de nos U18MAAA) participe à cette convention un peu partout aux États-Unis. Il était venu faire une présentation lors d’une réunion de directeurs techniques l’année dernière sur la convention 2014. Je voulais y aller l’année dernière mais le timing n’était pas bon et je n’ai pas pu m’y rendre. Cette année l’occasion d’y aller s’est présenté et la présence de Pelé a aussi contribué à notre décision.

– Qu’est-ce qui t’a le plus impressionné de cette convention?

L’envergure de l’événement est assurément ce qui est le plus impressionnant. On connait la démesure que peuvent avoir les américains, la convention de la NSCAA n’y fait pas exception. La taille du centre des congrès de la Pensylvanie (où se déroulait le congrès), le nombre de participants, la taille des installations, le nombre de sessions proposées, le nombre d’exposants de différentes compagnies; tout est incroyable. Il faut ajouter à cela la diversité et la qualité des intervenants.

Depuis deux ans, la MLS profite de la convention de la NSCAA pour faire le Superdraft. La présentation de cet événement contribue à la crédibilité de la convention et permet à la MLS de mousser la promotion du repêchage. La salle où s’est tenu le Superdraft était pleine à craquer avec de nombreux entraineurs de la NSCAA et de bruyants partisans des équipes. C’est vraiment un événement à ne pas manquer pendant la semaine!

– Qui était à cette convention?

Nous étions environs 4000 entraineurs à s’être déplacé pour la convention dont la majorité sont évidemment des américains de l’est du pays. On a rencontré très peu de Québécois. Éric Leroy de la FSQ y était (seul représentant de la FSQ d’ailleurs). Un staff du Trois-Rivières FC y était également et quelques entraineurs de la région de Montréal. De la région de Québec, Robert et moi étions les seuls à notre connaissance.

Ce qui est intéressant, c’est que les sessions offertes peuvent répondre aux besoins des entraineurs de tous les niveaux; des entraineurs de High School sont présent, tout comme des membres de staff universitaires ou de NASL. Les journées de samedi et dimanche permettent à la NSCAA d’organiser à l’intérieur de la programmation de la convention leurs cours d’entraineurs. L’équivalent de nos cours S2-S3-S7 peuvent donc être suivis et crédité pour des entraineurs qui viendraient assister à certaines sessions (cursus bien définis dans l’horaire).

Voici quelques présentateurs qu’on a particulièrement appréciées :

Tony Strudwick, Head of athletic developpement, Manchester United.
Raymond Verheijen, World Football Academy
Bernd Stoeber, Formateur Licence PRO, A et B pour la federation allemande
Romeo Pozak, directeur technique de la federation croate.
Joao Pedro Sacramento, Chief Scout, AS Monaco
Miguel Cardoso, Youth team Head coach, FC Shakthar

À noter aussi la presence de quelques noms importants; Pelé (avec la compagnie G-Form), Raul (avec le Cosmos de New-York, NASL), Sir Alex Ferguson (pour recevoir un NSCAA Awards) et Landon Donovan (L.A. Galaxy).

– Qu’est-ce que tu retiens de ton passage à cet événement?

C’est difficile d’identifier précisément à court terme ce qu’on peut retenir dans ce genre d’évènement. Le plus important selon moi, c’est de s’être ouvert sur autre chose que le système de formation canadien. Nous sommes beaucoup influencés au Québec par la formation et la culture française du soccer, alors c’était intéressant d’entendre un autre discours et d’autres mentalités. J’ai beaucoup aimé les présentations des allemands sur la réforme des programmes depuis la Coupe du Monde 1998. Il y a de quoi s’inspirer de cette fédération qui s’est remis en question il y a 15 ans et qui est maintenant championne du monde. Ême chose de la part

– Pense-tu y retourner l’an prochain?

Oui je suis intéressé à y retourner l’an prochain. En 2016 ce sera à Baltimore, donc encore à une distance raisonnable dans l’est des États-Unis. Il faudra attendre de voir la programmation offerte et les obligations dans cette période, mais l’intérêt d’y retourner est là.

– Des points négatifs de l’événement?

La dimension des terrains. C’est certain que dans un centre des congrès, c’est pratiquement impossible de proposer une surface de soccer à 11, mais compte-tenu de la qualité des intervenants, avoir un terrain à 7 est un peu limitatif.

– Crois-tu que c’est réalisable ce genre d’événement au Québec? pourquoi?

Je suis convaincu qu’il est possible d’organiser un évènement du même genre dans la province et même dans la région de Québec. C’est d’ailleurs ce qu’Expo-Soccer a tenté de faire depuis 2 ans, sans avoir le même succès. Pour que ce soit envisageable, je suis d’avis qu’il faudrait que tous les acteurs de soccer Québécois travaillent ensembles. Il faudrait que ce soit un évènement organisé par la FSQ ou l’ACS, en incluant le réseau scolaire (programmes primaires/secondaires, collèges et universités) les ARS et les clubs. Comme c’est fait aux États-Unis, sa doit être un évènement de formation rassembleur pour tous nos entraineurs. Tant que toutes les structures ne seront pas cohérentes, on ne pourra pas réaliser ce genre d’évènement.

PHOTOS: Benoit Forget-Chiasson