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21 November 2024
La MLS n’est pas le choix numéro un des footballeurs

La MLS n’est pas le choix numéro un des footballeurs

Fév 1, 2016

 

Chinese fans of Bayern Munich cheer for the team during the friendly soccer match against Inter Milan at the Audi Football Summit in Shanghai, China on Tuesday, July 21, 2015. Bayern Munich defeated Inter Milan 1-0. (Color China Photo via AP) CHINA OUT

La plus récente fenêtre des transferts, nous a réservé quelques surprises et ce n’est pas les ligues européennes et ni la MLS qui en est responsable. La Super League chinoise est la ligue la plus active depuis le premier janvier 2016 avec des achats, certes, surprenants mais aussi des joueurs encore au sommet de leur forme, préférant quitter le vieux continent au détriment de la MLS et l’Amérique du Nord.

Depuis le début du mois de janvier, plusieurs joueurs ont quitté la MLS pour l’Europe, l’Asie ou l’Amérique du Sud. Majoritairement, les joueurs quittent les clubs MLS pour des sommes environnants les 3 ou 4 millions de dollars. En retour, la majorité des joueurs venant des autres continents vers l’Amérique du Nord, arrivent gratuitement. Des joueurs sans contrat, en fin de contrat, sans club ou encore des clubs qui sont prêts à se séparer de leur joueur (du type Ashley Cole ou Nigel de Jong), voilà les méthodes des clubs MLS. Drogba, Kaka, Lampard, Pirlo, Gilberto, Gerrard et autres, sont tous arrivés en MLS gratuitement, tous des icônes (vieillissantes) du foot. Il y a des exceptions, Giovinco, Bradley ou encore Dos Santos, qui sont arrivés en MLS pour des sommes beaucoup plus élevées que la moyenne.

Rien n’empêche ces joueurs ‘’gratuits’’ d’être moins performants, Drogba en est la preuve. C’est plutôt le concept de la MLS en soi qui complique les choses. Les salaires sont intéressants, des belles villes, une bonne qualité de vie, des bons clubs mais reste que la MLS n’est toujours pas une destination prioritaire pour les joueurs. Déjà au départ, les clubs MLS ne peuvent se permettre des transferts avoisinants les 12-15, voir 20 millions de dollars comme en Europe, car aucun club n’est assez rentable pour se permettre des telles dépenses sur des joueurs. Par la suite, les multiples règlements de possession de joueur, la ‘’discovery list’’, les joueurs DP et internationaux et sans parler du calendrier, bref une panoplie de barrières qui empêchent la MLS d’être à plein régime dans son but de devenir l’une des meilleures ligues au monde d’ici quelques années.

En parallèle, la Super Ligue Chinoise est, selon moi, la version asiatique de la MLS et présente un concept assez différent dans sa manière de transiger avec les joueurs européens mais aussi financièrement afin d’être lucratif. En MLS, une équipe est souvent divisée par plusieurs actionnaires alors qu’en Chine, les clubs sont souvent sous l’empire d’une grande compagnie (ex : Guangzhou avec Evergrande, l’une des plus grandes compagnies immobilières chinoises). Par exemple, Evergrande, à la fois sponsors et propriétaire, fournit l’argent en quantité suffisante pour acheter et bâtir le club avec la meilleure équipe possible.  Si Joey Saputo est gêné de sortir le chéquier pour quelques millions, en Chine, c’est une toute autre histoire.

Dans les dernières semaines,  Stéphane M’Bia rejoint HB China Fortun pour 4M€, Frédy Guarin quitte l’Inter pour SH Shenshua pour 13M€, Ramires quitte Chelsea pour 28M€ pour rejoindre JS Suning et Gervinho pour 18M€ vers HB China Fortun. Sans oublier les rumeurs annonçant l’arrivée de Tiotié, Luiz Adriano, Adrian Ramos ou encore Podolski d’ici la fin du mercato.

Ce n’est surtout pas l’histoire d’un seul club mais plutôt plusieurs équipes en Chine avec des moyens, des investisseurs mais surtout une structure foot  qui est consciente des autres marchés et tente donc de rivaliser par des moyens efficaces et similaires. Les salaires sont différents mais les moyens des clubs MLS coté salaire est aussi compétitif. Les clubs MLS ne peuvent payer une énorme somme de transfert en plus d’un salaire élevé. C’est soit l’un soit l’autre.

Autant la MLS que la Super League affiche une moyenne d’assistance semblable, un championnat de mars à novembre. Alors soit la Super League est avancée comparativement aux autres ligues de son niveau, ou la MLS affiche un réel retard dans sa structure nord-américaine.

Twitter: @philipharmeling

Photo via http://www.mtmaruma.com/