La grande Mittag se souvient de la petite
Il était une fois une petite fille originaire d’outre-Rhin qui rêvait de devenir un jour une grande footballeuse et de remporter la médaille d’or aux Jeux Olympiques…
Ce pourrait être le début d’un conte dans lequel Anja Mittag jouerait le rôle principal. Sauf que l’histoire de l’internationale allemande n’a rien d’une fiction. Le 19 août dernier, l’attaquante née à Karl-Marx-Stadt [la ville a été nommée d’après le philosophe Karl Marx en 1953, puis renommée Chemnitz en 1990] s’est vue remettre la médaille d’or à Rio après une victoire 2:1 contre la Suède. Deux mois plus tard, elle n’arrive toujours pas à y croire. »J’ai encore du mal à réaliser. Au coup de sifflet final, je me suis dit : ça y est, tu as gagné la médaille d’or pour ton pays et réalisé un rêve d’enfant. C’est le plus grand événement sportif au monde, et je rentre chez moi avec une médaille. C’est incroyable », a confié Mittag au micro de FIFA.com.
Le chemin vers la gloire du phénomène a commencé dans les clubs du VfB Chemnitz, Chemnitzer FC et FC Erzgebirge Aue. En 2002, Mittag est transférée au Turbine Potsdam, une équipe avec laquelle elle réussit le doublé Coupe-championnat lors de la saison 2002/03. Mais c’est lors d’un tournoi juniors que sa carrière prend véritablement son envol. »C’était en 2004 en Thaïlande, où nous avons remporté la Coupe du Monde Féminine U-19 de la FIFA. C’est là que je me suis dit : ‘Il se passe quelque chose. Tu y arriveras peut-être, tu as le talent et le brin de chance nécessaires pour arriver au sommet’. Ensuite, j’ai fait mes débuts en sélection nationale seniors et disputé directement mon premier tournoi », se souvient-elle.
Merci la Suède…
Deux ans plus tôt, l’attaquante de 1 mètre 68 faisait déjà partie de la Nationalmannschaftqui a terminé troisième de la Coupe du Monde Féminine U-19 de la FIFA, Canada 2002. Il ne fait aucun doute pour Mittag que ces compétitions de jeunes ont une influence considérable sur le développement des joueuses. « Cela nous permet de nous mesurer à des joueuses étrangères du même âge. C’est une expérience différente. On a l’habitude de se mesurer à la concurrence en Allemagne, mais avec d’autres pays ? C’est unique. C’est génial que beaucoup de filles aient cette opportunité. Je suis reconnaissante d’avoir pu y participer », souligne la jeune trentenaire passionnée de tatouages. Les souvenirs des tournois au Canada et en Thaïlande sont encore gravés dans sa mémoire.
« Surtout ceux de 2004, lorsque nous avons gagné le tournoi. Quand je repense aux joueuses qui étaient de la partie, par exemple Annike Krahn, Melanie Behringer, Simone Laudehr ou Lena Goeßling. C’est avec le même groupe que nous avons été championnes olympiques, et on sait qu’on a accompli toutes ces choses ensemble. On a fêté ce titre et 12 ans plus tard, on remporte une médaille d’or. C’est encore tellement irréel, hallucinant. »
L’internationale aux 146 capes a également connu des périodes moins fastes durant sa carrière, au point de manquer la Coupe du Monde organisée dans son pays. Au moment d’expliquer ce triomphe au Tournoi Olympique de Football féminin, Rio 2016, elle n’hésite pas un instant. « Cette médaille d’or, je la dois aussi beaucoup à mon transfert en Suède [de 2012 à 2015, elle a joué au LdB FC Malmö, aujourd’hui FC Rosengård]. Il m’a apporté énormément, quand on sait que je n’avais pas été sélectionnée pour la Coupe du Monde 2011. Ce transfert m’a donné un coup de boost et je suis repartie de l’avant Je me suis à nouveau sentie valorisée et c’était sans aucun doute la bonne décision. »
Dans moins d’un mois, la Papouasie-Nouvelle-Guinée accueillera la huitième édition de la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA. Mittag, qui fait aujourd’hui parler ses talents de buteuse en Bundesliga au VfL Wolfsburg, suivra la compétition devant son poste de télévision. « Bien sûr ! Je sais quel effet ça fait. C’est un plaisir d’observer ces jeunes joueuses qui représentent l’avenir de la sélection allemande », confie-t-elle.
Elle donne au passage quelques petits conseils à ses cadettes : « L’important est de prendre du plaisir à jouer au football. C’est l’essentiel. Continuez à vous amuser, entraînez-vous d’arrache-pied, ne doutez pas et ayez la volonté de vous améliorer. Mais il ne faut pas pour autant perdre sa joie de vivre. Se fixer un objectif raisonnable et travailler dur pour y arriver », conclut-elle en faisant référence à son propre parcours.
source: FIFA.com | Photo: Getty images