Impact: Pourquoi Mauro Biello est peut-être la meilleure solution?
Dans la nuit de samedi à dimanche une onde de choc est passée sur Montréal après une énième défaite de l’Impact dans le derby face au Toronto FC. La direction du club communiquait l’éviction de son entraîneur en chef, Frank Klopas, conséquence directe d’une accumulation de mauvais résultats. Alors je pourrai épiloguer sur son licenciement à savoir s’il est juste ou pas et s’il est judicieux à cette époque de la saison, mais j’ai décidé plutôt que de mettre en avant les erreurs et points négatifs du passé, de voir ce que le futur de l’Impact peut amener de positif. Et selon les décideurs montréalais, cet avenir est incarné par Mauro Biello au moins jusqu’à la fin de saison.
« l’ADN de l’Impact coule dans ses veines »
Pour ceux qui ne le savent pas Mauro Biello est un pur produit de terroir montréalais. Trilingue, français, anglais, italien, il a joué 19 saisons en tant que joueur professionnel dont 16 à Montréal. Entraîneur-adjoint du club depuis 2009, l’ancien attaquant vit et respire l’Impact de Montréal. Il est chez lui, connait chaque détail et recoin de l’institution. Alors oui vous me direz qu’il n’a pas d’expérience d’entraineur principal et que son cv est encore léger pour assurer une telle charge. Cependant, dans ses veines coulent l’ADN de l’Impact et c’est peut être aujourd’hui sa plus grande force pour mener à bien sa mission. C’est d’ailleurs un des axes sur lesquels il souhaite s’appuyer pour relancer la machine: le sentiment d’appartenance et l’envie de toujours gagner. « Au niveau collectif, les joueurs doivent comprendre ce que ça représente de jouer ici et porter ce maillot » déclarait-il en conférence de presse. Toute cette histoire m’a ramené quelques années en arrière quand je vivais encore en Espagne à Barcelone. Du coup, j’oserai donc une comparaison grossière avec le Barça.
« Biello, Guardiola même combat »
En 2008 le Barça se sépare de son entraîneur Frank Rijkaard et le club cherche un grand manager international pour reprendre les rênes du groupe. Qui pour gérer les Etoo, Ronaldinho, Henry, Déco et consort ? La meilleure solution viendra finalement en interne avec la promotion de Pep Guardiola au poste d’entraîneur principal. Celui-ci s’occupait jusqu’à présent de l’équipe réserve. Il vint avec ses méthodes, procéda à des changements radicaux (départ de Ronaldinho en 2008 puis Etoo en 2009). Quel fut le résultat ? C’est très simple nous avons connu entre 2008 et 2012 le meilleur Barça de l’histoire emmené par Xavi, Iniesta, Messi et certains ont même osé les qualifier de « meilleure équipe de tous les temps » . 14 titres majeurs en 4 ans dont 2 ligues des champions (2009, 2011), que demander de plus à un coach qui n’avait aucune expérience du haut niveau auparavant. Comment justifier cette réussite ? Les racines. Un club catalan dirigé par un catalan qui a effectué la majeure partie de sa carrière à la maison.
Barcelone à cette époque (qui ne vit que pour le soccer) respirait la confiance, la fierté catalane, rien ne pouvait arriver à leur équipe. Alors bien entendu le rapport au soccer au Québec est différent mais j’ai envie de croire à la réussite de Mauro au sein d’une entité qu’il domine et qui est taillée pour lui. Drogba et Piatti vont bientôt revenir et seront des armes supplémentaires pour le nouveau « Boss » de l’Impact. En tout cas je le souhaite grandement pour Montréal, ses fans et le Québec. Faisons lui confiance et soyons indulgents. S’il y en a bien un qui peut sauver l’Impact, finalement c’est peut être lui.
Montréal, Grégory LOUIS-LOUISY