Deux nations pour un billet d’avion

Quarante-deux sélections étaient en lice pour décrocher l’un des huit tickets européens pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™. Sept d’entre elles peuvent déjà préparer leurs bagages après avoir terminé à la première place de leur groupe de qualification respectif. Deux autres peuvent encore rêver de voir le Canada. Il s’agit des Pays-Bas et de l’Italie, qui s’affrontent en finale des barrages de l’UEFA pour le dernier strapontin.

Les affiches
Pays-Bas – Italie, La Haye, 22 novembre, 18h30 (heure locale)
Italie – Pays-Bas, Vérone, 27 novembre, 20h30 (heure locale)

« Ce sont peut-être les matches les plus importants de ma carrière. » En quelques mots, Manon Melis résume parfaitement l’enjeu de la finale à venir. Si la toute première Coupe du Monde Féminine a eu lieu il y a 23 ans déjà en RP Chine, les Néerlandaises n’ont encore jamais eu l’honneur de participer à la compétition suprême. À l’inverse des qualifications pour l’édition 2011, elles ont cette fois-ci pu se contenter de la deuxième place de leur groupe pour avoir le droit de disputer les barrages. Après s’être débarrassé sans encombre de l’Écosse (4:1 sur l’ensemble des deux matches), elles retrouvent maintenant l’Italie sur leur route. À l’aller, les joueuses de Roger Reijners pourront compter sur le soutien massif des supporters. Plus de 10 000 places ont en effet déjà été vendues, ce qui devrait faire de cette rencontre la plus suivie de l’histoire du football féminin aux Pays-Bas. Ce record d’affluence démontre également que les Oranje Leeuwinnen sont loin d’être les seules à rêver d’un destin international.

Côté italien, on peut se targuer d’avoir déjà pris part à deux phases finales de l’épreuve reine. En 1991, les Azzurre ont même atteint les quarts de finale avant de buter sur la Norvège. En 1999 en revanche, elles sont rentrées chez elles dès la fin de la phase de groupes. Face aux Pays-Bas, le sélectionneur Antonio Cabrini et ses troupes entendent bien mettre fin à 15 ans de disette. L’Italie a toutefois peiné à rejoindre la dernière étape de ces barrages. Opposée à l’Ukraine au tour précédent, elle a même cru voir tous ses espoirs s’envoler suite au doublé de Vira Dyatel. C’était sans compter sur l’expérience de Patrizia Panico, déjà présente en 1999 aux États-Unis et détentrice du record de sélections pour son pays, mais aussi de Melania Gabbiadini, qui sont parvenues à renverser la vapeur et à qualifier les leurs.

Une chose est sûre avant cette double confrontation décisive : les supporters des deux camps peuvent s’attendre à un duel équilibré et placé sous le sceau de l’offensive. Au Classement mondial FIFA/Coca-Cola, deux places seulement séparent l’Italie (13ème) des Pays-Bas (15ème). Les deux nations ont fait d’un jeu spectaculaire leur marque de fabrique.

La stat
223 – Sur l’ensemble de la phase de qualifications, les Pays-Bas et l’Italie sont les deux équipes qui ont le plus frappé au but. Les Pays-Bas sont en tête de ce classement avec 113 tentatives, contre 110 pour leurs rivales.

Les joueuses à suivre
Vivianne Miedema (Pays-Bas) et Melania Gabbiadini (Italie)
Ces 22 et 27 novembre, deux protagonistes seront particulièrement suivies. Il s’agit des meilleures buteuses de chaque sélection, que 13 ans séparent.

Miedema, pensionnaire du Bayern Munich, a signé ses débuts en équipe nationale le 26 septembre 2013, à l’occasion d’une victoire 4:0 aux dépends de l’Albanie dans le cadre des qualifications pour Canada 2015. La jeune attaquante de 18 ans a par ailleurs inscrit 13 buts au cours de cette campagne. Avant de rejoindre la Bundesliga, elle portait le maillot du SC Heerenveen en BeNe League, où elle a trouvé le chemin des filets à 25 reprises en 37 rencontres. Surnommée la « Messi féminine », on dit que grâce à elle, marquer des buts est devenu un art.

La « Messi féminine » est également un surnom qui sied à ravir à Gabbiadini. À 31 ans, elle est un visage bien connu en Europe et compte parmi les grands noms du football italien avec Panico. La saison dernière, elle s’est fendue de 32 réalisations et Cabrini a aussi pu se reposer sur sa régularité pendant les qualifications (10 buts). « La comparaison avec Messi est un peu osée, parce que ce qu’il fait est inhumain. Mais je suis moi aussi rapide, je sais dribbler et j’ai une bonne frappe. En revanche, je n’ai pas son sang-froid face au cadre », avouait-elle récemment.

Entendu…
« Nous sommes impatientes de jouer contre l’Italie. Savoir qu’il y aura tant de monde dans les tribunes samedi à La Haye, c’est magnifique. Ce sera un dur combat et nous aurons besoin du soutien des fans. Il n’y a rien de mieux que de jouer dans un stade plein » – Mandy van den Berg, capitaine des Pays-Bas

« Les Pays-Bas possèdent une équipe technique et robuste. Ce seront deux matches très compliqués et les deux nations partiront avec les mêmes chances de se qualifier. Chez nous, le championnat a débuté un peu plus tard et j’espère que les trois rencontres avant les barrages nous permettront d’affiner notre forme physique. C’est la dernière marche avant le Canada et j’espère que le public sera derrière nous. » – Antonio Cabrini, sélectionneur de l’Italie