Catley déterminée et décontractée
A l’approche de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, l’Australienne Stephanie Catley semble s’être définitivement installée en sélection sur le côté gauche de la défense. Sa détermination à toute épreuve contraste avec l’attitude décontractée qu’elle affiche en dehors des terrains.
Fraîchement appelée à défendre les couleurs de son pays, Catley cherchait encore à faire son trou lorsque les Matildas ont affronté la RP Chine en novembre 2013. La jeune défenseuse s’est lancée dans un duel qu’elle avait peu de chances de remporter. Elle y est pourtant parvenue, avant que le ballon ne finisse sa course dans les pieds adverses. Elle s’est tout de suite relevée pour enchaîner, en l’espace de quelques secondes, deux autres gestes décisifs. Du haut de la tribune de presse, l’ancien capitaine desSocceroos Paul Wade, réputé pour son engagement défensif, notamment face à Diego Maradona dans un match de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA™ 1994, a laissé échapper un large sourire qui en disait large sur sa reconnaissance et son admiration…
Pas très épaisse et plutôt discrète, la native de Melbourne présente un CV exemplaire, sur lequel s’alignent déjà les récompenses. Elle a ainsi mené Melbourne Victory à la victoire dans le championnat australien, avant d’évoluer l’an dernier aux côtés des meilleures joueuses du monde sous les couleurs de Portland Thorns, l’une des grosses écuries de NWSL. Le tout avant même de souffler ses 21 bougies.
Douée sur le plan technique, elle a en revanche dû travailler dur physiquement pour s’imposer au plus haut niveau. « On me reprochait, lorsque j’étais plus jeune, de me faire bousculer trop facilement », confie-t-elle à FIFA.com. « Mon kiné ne voulait pas que je fasse de musculation, de peur que je perde de la vitesse. J’ai en revanche fait du Pilates pour renforcer ma ceinture abdominale et j’en ai tout de suite senti les bénéfices en termes d’équilibre et de puissance. Je n’avais pas le choix en allant jouer aux États-Unis. Il faut être solide et pouvoir tenir le ballon si on ne veut pas se faire marcher dessus. »
Faire du rêve une réalité
Catley n’a pas seulement réussi à appréhender la rigueur du championnat nord-américain. Elle s’y est également épanouie. « J’étais entourée de joueuses réellement incroyables », se souvient la latérale gauche à propos d’un effectif réunissant quelques-unes des meilleures joueuses du monde, avec la gardienne de but allemande Nadine Angerer, la capitaine du Canada Christine Sinclair, la capitaine espagnole Veronica Boquete – avec qui elle partageait son appartement – et les trois internationales américaines Tobin Heath, Alex Morgan et Rachel Van Hollebeke.
En juin prochain, lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA Canada 2015, Catley retrouvera les internationales américaines de Portland puisque les Stars and Stripes figurent dans ce qui est le plus relevé des six groupes de la compétition, avec l’Australie, la Suède et le Nigeria. Qualifiées pour la première fois pour les quarts de finale lors de l’édition 2007, les Australiennes ont à nouveau atteint ce niveau il y a quatre ans. Ces deux Coupes du Monde sont encore bien présentes à l’esprit de Catley. Elle se souvient ainsi avoir regardé les matches de RP Chine 2007 en se promettant alors, à 13 ans seulement, de porter un jour le maillot de sa sélection.
Ce n’est qu’après Allemagne 2011 qu’elle s’est décidée pour de bon à faire de ce rêve une réalité. « Lorsque l’Australie est entrée sur le terrain, j’ai eu un déclic en voyant une joueuse comme Caitlin Foord, avec qui j’avais fait équipe. Je me suis alors dit que je pourrais être avec elles, que j’aurais même pu être avec elles, et qu’il fallait que je me retrousse les manches pour y arriver », raconte Catley, qui suit des études par correspondance entre deux matches et un travail de promotion auprès de la Fédération australienne de football. « Je m’imaginais disputer la Coupe du Monde et j’en avais très envie. J’ai toujours travaillé dur, mais j’ai eu ce petit surcroît de motivation avec cet objectif en tête. »
Et quand elle a une idée en tête, pas facile de la lui enlever. Paul Wade peut en témoigner…