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22 November 2024
Buchanan, présent malheureux et avenir radieux

Buchanan, présent malheureux et avenir radieux

Juin 28, 2015

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Difficile de garder le sourire quand un rêve se brise. Les 54 000 personnes qui avaient pris place au BC Place Stadium de Vancouver ce 27 juin pour soutenir le Canada en quart de finale de « sa » Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015 ont vu leurs espoirs de titre se briser sur la défense de fer canadienne. Mais une fois passé le temps de la tristesse et de la déception, vient celui du bilan. Là encore, c’est en se tournant vers la défense – la sienne cette fois – que le pays hôte peut le dresser.

Kadeisha Buchanan était en larmes au coup de sifflet final de la défaite 1:2, mais la réalité l’a vite rattrapée : l’avenir lui appartient. « C’est une grande responsabilité d’entendre ça, car notre avenir ne pourra être brillant que si c’est un effort d’équipe », coupe-t-elle au micro de FIFA.com du haut de ses 19 ans. « Mais je sais que je dois déjà prendre un rôle de leadership. Ça fait trois ans que je joue dans cette équipe, je pense que je peux faire encore plus. Nous sommes quelques-unes dans cette équipe à être jeunes mais à avoir déjà de l’expérience. »

Ashley Lawrence, Adriana Leon ou Jessie Fleming en sont d’autres exemples mais aucune n’affiche encore la maturité de Buchanan, dont chaque tacle ou chaque remontée de balle a fait se lever les tribunes contre l’Angleterre. « De la première à la dernière minute, nous avons donné tout ce que nous pouvions, donc ce ne sont pas les efforts qui ont manqué », analyse la joueuse d’Ottawa Fury. « Simplement, on n’a pas réussi à marquer le but qui nous aurait permis de rêver. On est passés près dans les dernières minutes, et plus le temps passait plus on sentait qu’on se rapprochait. Je suis sûre qu’avec quelques minutes en plus, on y serait arrivées. »

Devenir meilleure au contact des meilleures
Restée aux avant-postes en fin de match, Buchanan a tout tenté pour arracher l’égalisation et se rapprocher d’une finale qu’elle aurait aimé offrir à ses aînées, qui ont tant fait pour le football féminin canadien et qui pourraient bien raccrocher les crampons sans avoir goûté au succès. « Je sais que ça ne vas durer pour toujours de jouer aux côtés de Christine Sinclair, Melissa Tancredi ou Erin McLeod », admet Buchanan, que son sélectionneur John Herdman considère comme rien moins que la « Sinclair de la défense ». « J’apprends quelque chaque jour, à chaque match, à chaque entraînement, à chaque moment passé à leurs côtés. Elles font partie des meilleures de ce sport, et en m’entraînant avec les meilleures, je deviens une meilleure défenseuse. »

Une progression qui pourrait d’ailleurs être récompensée à l’issue du tournoi par le Prix de la Jeune Joueuse Hyundai, pour lequel elle se présente en sérieuse prétendante malgré sa sortie de piste en quart de finale. « Nous sommes passées tout près d’une place en demi-finales, mais notre but principal était de rendre les gens fiers de nous, d’inspirer une nation », insiste-t-elle lorsqu’on lui demande si la compétition a répondu à ses attentes. « Quand je vois le soutien qu’on a reçu, et la tristesse de ceux qui nous ont soutenus à la fin du match, je me dis qu’on a au moins rempli cette mission. »

Une impression confirmée par les paroles qu’elle a entendues de la bouche de sa capitaine dans un vestiaire où se mêlaient regrets et fierté. « C’était un moment triste évidemment, mais Christine a pris la parole pour nous dire de relever la tête, qu’elle était fière de nous », raconte la défenseuse. « Le tournoi s’arrête aujourd’hui pour nous, mais nous avons encore de grandes choses à vivre. »

 

source: FIFA.com  |  Photo: ©AFP